16 novembre 2018
16 novembre 2018

Transformer les Programmes maritimes, les faire passer d’une dimension transfrontalière à une dimension transnationale, comme l'a proposé la Commission européenne, et les centraliser, en effaçant le rôle de protagonistes que les territoires ont eu jusqu’à présent, ce serait annuler leurs effets. Cela serait aussi nier une certaine idée de l’Europe qui s’est établie et a fait son chemin au cours des dix dernières années. La Toscane est donc contre. C'est ce qu'a répété Gianfranco Simoncini, conseiller du Président de la Regione Toscana, Enrico Rossi, qui a suivi ces trois derniers jours les réunions et l’événement annuel du Programme Intereg Italie-France Maritime 2014-2020. Trois jours à Florence, de budgets, de projets à approuver pour l’année prochaine, mais aussi dans une perspective à venir, de réflexions sur la programmation européenne entre 2021 et 2027.

Par rapport à une centralisation des Programmes maritimes, surmontant le contexte transfrontalier actuel, la Toscane est contre. Une position similaire à celle exprimée par Simoncini a été soutenue hier par les quatre autres régions du Programme Italie-France Maritime et en particulier par Marie-Antoinette Maupertuis, Conseillère exécutive de Corse. Mais d'autres régions italiennes sont aussi contre. Au niveau communautaire, le Comité des Régions est contraire. Des pays baltes ont déjà dit "non": ils sont les plus touchés, mais même l'Italie risquerait de réduire ses ressources si la proposition était adoptée.

Aujourd'hui, avec les Programmes transfrontaliers, le développement intégré de deux États membres de l'Union ou d'un État membre avec un pays tiers est encouragé. Les Programmes concernent à la fois les frontières terrestres et maritimes : ils concernent donc l'Italie, la France, la Suisse, l'Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Grèce, Malte, mais aussi des zones transfrontalières que l'Italie partage avec l'Albanie, le Monténégro, la Tunisie et d'autres pays méditerranéens. A l’avenir, les Programmes transfrontaliers, ceux dans lesquels le rôle des Régions est actif, pourraient se limiter aux frontières terrestres et, par conséquent, les Programmes maritimes seraient exclus. Un risque à contrer.

A Florence, le 14 novembre 2018, le Programme Interreg Italie-France Maritime 2014-2020 a décidé de financer 28 nouveaux projets. Ce sont ceux du troisième Appel à projets, qui s'ajoutent aux 70 déjà admis à financement depuis 2014 (dont 62 impliquaient des partenaires toscans). Les projets se concentrent sur quatre domaines : les incendies, la gestion conjointe de la prévention et des risques (12 millions d’investissements et cinq projets), la sécurité de la navigation à améliorer par les technologies de l’information, un observatoire de marchandises dangereuses et des activités communes pour améliorer les compétences des travailleurs (12 millions d'euros supplémentaires), la gestion intégrée du patrimoine naturel et culturel (8 millions d'euros) et le grand thème du travail (10 millions d'euros) avec la participation des services pour l'emploi, les politiques expérimentales dans les secteurs nautiques et la mobilité des étudiants.

Le Programme de Coopération Italie-France Maritime couvre une superficie de soixante mille kilomètres carrés et concerne sept millions de citoyens, des côtes toscanes à la Ligurie, de la Corse à la Sardaigne, en passant par la Provence, les Alpes et la Côte d'Azur. Il s’agit d’un miroir maritime sur lequel se trouvent 18 ports, huit aéroports et 466 sites Natura 2000, ou d’intérêt communautaire (355 seulement en Italie), créés pour la défense des habitats et des espèces menacées d’animaux et de fleurs. La protection de l'environnement, de l'eau mais aussi de l'air, et le changement climatique sont l'un des domaines les plus importants sur lesquels de nombreuses interventions ont eu lieu ces dernières années. Mais le long des 4200 kilomètres de côtes italiennes et françaises impliquées dans le programme, caractérisé par un patrimoine culturel et naturel précieux pouvant compter sur plus de 199 millions d'euros (dont près de 170 provenaient du Fonds européen de développement régional), des interventions ont été également réalisées sur les carrefours routiers, sur le transport de marchandises et de passagers et la sécurité en mer, sur des pistes cyclables à planifier dans le cadre d'un itinéraire touristique commun, sur le soutien aux petites et moyennes entreprises par la création de plate-formes de services.

Les bonnes pratiques communes incluent la création de réseaux et la signature d'accords entre seize parcs naturels entre l’Italie et la France, la gestion commune du problème de l'érosion côtière, la surveillance des conditions météorologiques ; en ce qui concerne la sécurité en mer, par exemple, un réseau d'antennes radar à basse fréquence et de capteurs pour la détection de vents dans les ports a été réalisé.

 

 

Pour en savoir plus :

marittimo1420@regione.toscana.it