GRRinPORT

26 MOIS D'ACTIVITÉ

POUR LA GESTION DURABLE

DES DÉCHETS ET DES EAUX USÉES DANS LES PORTS

Les partenaires poursuivent leurs activités dans le cadre du projet GRRinPORT (Gestion durable des déchets et des eaux usées dans les ports) et, entre-temps, les possibilités de promotion du projet se multiplient.

Le projet. GRRinPORT est un projet de 36 mois démarré en avril 2018. Son objectif est d'améliorer la qualité des eaux marines dans les ports en limitant l'impact de l'activité portuaire et du trafic maritime sur l'environnement. La pollution de l'eau, principal effet négatif du système actuel de gestion des déchets et des effluents dans la zone portuaire, découle principalement du manque d'information et de sensibilisation des usagers du port, du manque ou de l'absence d'infrastructures de livraison des déchets et des effluents dans les ports, mais aussi de la nécessité pour les usagers de devoir s'adapter à différentes règles et procédures dans chaque port / pays. Dans ce scénario, le projet vise à relocaliser les installations portuaires dans un contexte éco-durable et éco-innovant avec une approche de coopération transfrontalière, basée sur certains éléments d'innovation.

Les activités. Le 8 mai 2020, les partenaires du projet se sont réunis par vidéoconférence pour le 6e Comité de Pilotage. Cette réunion a été l'occasion de faire le point sur les activités et de repenser le projet à la lumière des événements les plus récents. Le projet GRRinPORT a subi, comme beaucoup d'autres activités, les conséquences des mesures anti-Covid-19. Les partenaires ont pu poursuivre les activités du projet qui pouvaient être réalisées en mode de travail intelligent. Les activités sur le terrain et en laboratoire, qui avaient été suspendues pendant les périodes les plus restrictives, sont en cours de reprise ; les activités de diffusion incompatibles avec l'interdiction de rassemblement seront complétées par de nouvelles activités de diffusion.

Malgré cela, de nombreux résultats ont été obtenus au cours des quatre derniers mois.

Le DICAAR (Département d'ingénierie civile, environnementale et architecturale) de l'Université de Cagliari (UNICA) a identifié les zones sur lesquelles installer des matériaux absorbants à faible coût et à faible impact environnemental pour le confinement et l'élimination des polluants accidentellement déversés dans les eaux portuaires, comme prévu dans l'action pilote correspondante. UNICA poursuit également l'analyse des interventions qui seront proposées dans le plan d'action pour la gestion durable des eaux usées dans les ports. Dès qu'elle sera autorisée, UNICA procédera à l'installation des stations de collecte des huiles végétales usées dans les ports de Cagliari, Livourne et Ajaccio et à l'installation du système d'aspiration et de transport des eaux usées des navires dans la zone identifiée du port de Cagliari.

Le DiSB (Département des Sciences Biomédicales) de l'Université de Cagliari a terminé l'analyse des banques obtenues par des techniques de séquençage à haute efficacité (Next Generation Sequencing) du gène ARNr 16S dans les sédiments portuaires. Grâce à l'utilisation de méthodologies bioinformatiques, il a été défini quels contaminants organiques et inorganiques sont les plus influents sur les communautés de bactéries benthiques et archaïques, collectivement appelées procaryotes, qui colonisent naturellement les eaux et les sédiments portuaires. Les Bactéries et les Archaea partagent une structure cellulaire simple, sans organites ni noyau, mais ont une histoire évolutive différente. Les bactéries jouent un rôle clé dans le fonctionnement des écosystèmes marins, y compris la dégradation des hydrocarbures, tandis que le rôle des Archaea est encore presque inconnu.

Ces activités se sont inscrites dans le premier article de recherche publié avec le soutien du projet GRRinPORT, "Impacts of Anthropogenic Pollutants on Benthic Prokaryotic Communities in Mediterranean Touristic Ports" (https://doi.org/10.3389/fmicb.2020.01234) publié dans Frontiers in Microbiology par le groupe de recherche DiSB et DICAAR de UNICA, en collaboration avec le Département de Biologie de l'Université de Florence (UNIFI) et l'Institut de Biologie et Biotechnologie Agricoles du CNR de Pise. Partant du constat que les ports et les marinas, d'une part, reçoivent des pollutions d'origine terrestre, du trafic maritime et des infrastructures portuaires et, d'autre part, constituent une source potentielle de pollution pour les zones côtières adjacentes, les chercheurs coordonnés par Elena Tamburini (DiSB - UNICA) ont voulu évaluer les effets de la co-contamination organique et inorganique sur les communautés procaryotes dans les sédiments de trois ports méditerranéens, dont celui de Cagliari. Les résultats ont montré que la matière organique, les métaux et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), ainsi que la température et la salinité, jouent un rôle important dans la structuration des communautés bactériennes benthiques, ce qui contribue de manière significative à la compréhension de leurs réponses aux perturbations anthropiques dans les zones côtières marines. Parmi les métaux, le cuivre a été reconnu comme fortement associé aux changements observés dans les communautés bactériennes. Dans l'ensemble, cette étude fournit la première évaluation des effets de multiples contaminations organiques et inorganiques sur les procaryotes benthiques dans les ports à grande échelle spatiale et désigne la communauté bactérienne comme un outil candidat pour surveiller l'état de la qualité des sédiments dans les ports. L'article, qui peut être téléchargé gratuitement, a été consulté 464 fois au cours des 15 premiers jours depuis sa publication. Ce travail a été soutenu avec l'aide financière de l'Union Européenne dans le cadre du programme IEV CTF Bassin Maritime Méditerranée dans le cadre du projet " MAnagement of Port areas in the MEDiterranean Sea Basin" (MAPMED) ainsi que du programme Interreg Maritime Italie-France FEDER 2014-2020 dans le cadre du projet "Gestion durable des déchets et des eaux usées dans les ports" (GRRinPORT).

DiSB-UNICA a poursuivi la caractérisation physiologique (tolérance à différentes teneurs en sel, spectre de dégradation des HAP, résistance aux métaux lourds) de certaines souches bactériennes, précédemment sélectionnées dans le port de Cagliari pour être utilisées dans les traitements de régénération par la technique de l'Enhanced Landfarming avec bioincrément.

L'Agence de Direction Générale du District Hydrographique de la Région Sardaigne (RAS ADIS) a effectué la validation de l'étude élaborée par la société Sarland Srl chargée du service de consultation spécialisé pour l'évaluation des caractéristiques hydrodynamiques du bassin portuaire du port de Cagliari. Actuellement, RAS ADIS procède à l'analyse des données pour l'évaluation d'une étude de faisabilité pour la mise en œuvre d'interventions qui seront proposées comme bonnes pratiques dans le Plan d'Action visant à la réutilisation des eaux usées purifiées dans les activités portuaires. L'étude de faisabilité, après analyse des problèmes connexes, évalue la prédisposition dans le port de Cagliari d'un réseau de distribution de l’eau dérivé de la canalisation d'eau récupérée de l'usine voisine de Cagliari Is Arenas, pour la réutiliser pour l'irrigation des parcs de la ville, mais aussi pour les chantiers (par exemple pour la lutte contre les incendies) et pour le lavage des bateaux dans la zone portuaire. La même étude évalue également la possibilité d'équiper le port de Cagliari d'une série de systèmes pour la collecte des eaux huileuses, provenant de l'écoulement des surfaces imperméabilisées, à proximité des chantiers des zones techniques et de construction navale du port.

Le DESTEC (Département d'ingénierie de l'énergie, des systèmes, du territoire et de la construction) de l'Université de Pise (UNIPI) a réalisé la zone équipée pour le traitement des sédiments de dragage contaminés et a présenté le rapport contenant les résultats obtenus lors des tests de laboratoire. L'UNIPI, en relation avec l'Enhanced Landfarming, a effectué une comparaison entre deux techniques utilisées dans les activités de remédiation, la biostimulation et l'utilisation du bulking de la lignocellulose, dans les mêmes conditions expérimentales, en présence d'inoculum fongique préalablement isolé des sédiments de dragage et connu pour sa capacité de biodégradation des hydrocarbures lourds. L'UNIPI a donc réalisé des études d'écologie bactérienne et fongique du processus de dégradation des hydrocarbures lourds avec l'identification de molécules spécifiques (sondes ou marqueurs taxonomiques et fonctionnels) pour l'identification des champignons et des bactéries.

L'ISPRA et l'UNIPI ont consolidé le rapport sur les procédures de gestion et de traitement des sédiments, qui contient les caractéristiques générales qualitatives-quantitatives des sédiments de dragage et énumère les cas de bonnes pratiques et les éventuelles critiques de gestion constatées au niveau européen.

ISPRA a terminé le rapport sur les caractéristiques hydrodynamiques et la qualité de l'eau des bassins portuaires de Bastia, Cagliari et Livourne.

Le groupe de recherche de l'Université de Corse - Pasquale Paoli (UPCC) a terminé son analyse sur l'étude des préférences individuelles des pêcheurs, des plaisanciers et des utilisateurs de navires concernant la collecte et le stockage à bord et la livraison des déchets solides dans les ports. Deux enquêtes complémentaires auprès, respectivement, des passagers des navires des ports et des pêcheurs et plaisanciers ont été menées. L’objectif de la première enquête était de comprendre la situation en matière de tri des déchets selon les usagers des ports de plaisance et de pêche afin de proposer des recommandations pour un traitement des déchets et des eaux usées plus respectueux de l’environnement et de déterminer la satisfaction des pêcheurs et des plaisanciers des ports de plaisance et de commerce des trois ports. On observe sur les différents items du questionnaire des différences sensibles sur les trois ports. L’objectif de la seconde enquête était de comprendre les préoccupations des passagers en matière de tri des déchets à bord des ferries afin de proposer une gestion plus respectueuse de l’environnement une fois les déchets débarqués. Cette analyse s’est faite à partir des méthodes de Choice Experiment permettant de révéler les préférences des individus. Les premiers résultats montrent qu’il existe un consentement à payer significatif pour l’organisation du tri sur les ferries et que, d’un site à l’autre, les préférences sont hétérogènes, et donc les consentements à payer sont hétérogènes. Cette activité permettra de recueillir des informations utiles pour la préparation des procédures de gestion des déchets dans les ports de Cagliari, Ajaccio et Livourne.

De plus amples informations seront disponibles sur le site web du projet : http://interreg-maritime.eu/web/grrinport

Activités futures

Pour surmonter les inconvénients causés par les restrictions imposées pour le Covid-19, d'ici septembre 2020, deux webinaires seront organisés pour diffuser les principales actions du projet et ses résultats.

Parmi les prochaines activités, il est également attendu : la mise à jour périodique de l'application pour smartphone avec des informations géoréférencées sur les sites et les zones où il existe des systèmes de collecte séparée des déchets, avec indication des fractions collectées ; la poursuite des essais pilotes d'électrocinésie et de Enhanced Landfarming qui permettront de réaliser des études d'écologie bactérienne et fongique du processus de dégradation biologique des hydrocarbures lourds ; l'installation de matériaux innovants, basés sur l'économie circulaire, pour l'absorption et la biodégradation des hydrocarbures ; le contrôle de la qualité des eaux du port de Cagliari en référence à des paramètres physiques, chimiques et microbiologiques, ce qui permettra de mieux évaluer l'impact de la réduction du trafic portuaire résultant de la situation d'urgence actuelle, sur la qualité des eaux.

Les partenaires. Les partenaires de GRRinPORT sont l'Université de Cagliari - en tant que chef de file - avec DICAAR (Département de Génie Civil, Environnemental et Architectural) et DISB (Département des Sciences Biomédicales), la Région Autonome de Sardaigne (Agence Régionale du District Hydrographique de Sardaigne, RAS-ADIS), la Fondation MEDSEA (Méditerranée Mer et Côte Foundation), Université de Corse Pasquale Paoli (Laboratoire Lisa - Umr CnrS6240 Lieux, Identités, eSpaces et Activité), Office des Transports de la Corse (OTC), Université de Pise (DESTEC - Département de génie énergétique, des systèmes, du territoire et de la construction) et Institut supérieur de protection et de recherche environnementales (ISPRA - Section expérimentale pour l'évaluation du risque écologique du littoral maritime appartenant au CN-COS, Livourne).