Prévenir et gérer ensemble l'ensablement des ports - PC Marittimo
Piombino, Savone et Toulon : trois ports très différents et trois pôles économiques d'une importance cruciale.
Chaque année, ce sont près de 9 millions de tonnes de marchandises et 4 millions de passagers qui traversent le port de Piombino (chiffres Assoporti). C'est ici qu'arrivent les matières premières destinées aux entreprises sidérurgiques du territoire, c'est ici que sont concentrées les liaisons touristiques avec l'île d'Elbe (mais aussi avec la Sardaigne, la Corse et Pianosa).
Le port ligure de Savone-Vado traite chaque année environ 14,2 millions de tonnes de marchandises et plus d'un million de passagers. C'est l'un des 5 ports italiens les plus importants pour les croisières, un secteur qui ne cesse d'évoluer (chiffres Assoporti).
Le port de Toulon, situé dans la région Provence-Alpes-Cȏte d'Azur, est une très ancienne base navale militaire. Il s'agit également de l'un des premiers ports français en termes de trafic de passagers, surtout avec la Corse, avec près d'un million et demi de voyageurs par an. Ce point d'accostage a lui aussi été témoin ces dernières années de l'explosion du secteur des croisières (plus de 350 000 en 2012, d'après les chiffres de la Ville de Toulon).
Avec la présence de plus en plus imposante de gros paquebots dans ces zones portuaires, il est devenu encore plus nécessaire de garantir constamment des accostages profonds et sûrs. Il faut donc trouver de nouvelles méthodes pour surveiller et lutter contre le phénomène de l'ensablement, qui menace tous les ports à cause des courants marins et fluviaux, des marées et du trafic maritime. Ce processus de déplacement, d'accumulation et de dépôt des détritus risque de compromettre la sécurité des mouvements et fait fréquemment l'objet de dragages onéreux.
Pour contribuer à faire face au phénomène, le projet GRAMAS, l'un des projets qui sera financé par le Programme Italie-France Maritime 2014-2020 dans le cadre du 1er Appel, sera bientôt mis en place. Avec comme chef de file l'Autorité portuaire de Piombino, ce projet vise à créer en l'espace de trois ans un système de surveillance commun de la bathymétrie des trois ports évoqués afin de mettre en place des actions de prévention efficaces. Grâce à un système expérimental qui prévoit l'installation sous-marine de capteurs et de stations météo-graphiques, il sera possible de produire des cartes 3D des fonds constamment mises à jour, prenant en considération l'impact des marées. C'est ainsi que verra le jour un réseau transfrontalier d'accostages partageant une méthodologie expérimentale commune sur la surveillance, qui pourra être utilisée à l'avenir dans d'autres régions.
Un autre projet, SE.D.RI.PORT (Sedimenti, dragaggi, rischi portuali), aura l'objectif d'identifier des stratégies communes pour prévenir, contraster et gérer les effets néfastes de l'ensablement des ports. Avec comme Chef de file la Région autonome de la Sardaigne, le projet dégagera des lignes directrices pour la gestion de problèmes communs tels que la réutilisation et le traitement des sédiments dragués, tout en favorisant l'échange de connaissances entre les organismes spécialisés français et italiens. Ce projet s'insèrera dans le prolongement des projets du Programme Maritime 2007-2013 (MOMAR, SICOMAR et RES-MAR) et donnera lieu à une synergie avec un autre projet tout juste approuvé : SEDITERRA.
Ce dernier projet, dont le Chef de file est le Département du Var, aura l'objectif d'identifier pour la zone de coopération un modèle de gestion des sédiments dragués en optimisant les risques. En effet, tout dragage élimine des détritus contenant des polluants. Il s'agit essentiellement de résidus de l'activité industrielle qui doivent être analysés et éliminés correctement, afin de ne pas contaminer d'autres zones. Il s'agit de processus très onéreux et réglementés en France comme en Italie par un cadre législatif fragmentaire, bien qu'ils soient d'une importance cruciale pour la santé des citoyens et pour l'environnement. Le projet SEDITERRA contribuera à fournir une réponse à cette situation.
Pour en savoir plus : marittimo1420@regione.toscana.it